En ce moment

Titre

Artiste

Emission en cours

RENCONTRE

17:00 18:30

Emission en cours

RENCONTRE

17:00 18:30


  • Non classé

Royaume-Uni. À Bristol, une exposition célèbre la maternité “comme expérience et moteur de création”

Écrit par le 17 mars 2024



Le quotidien The Independent l’a listée parmi les expositions britanniques les plus attendues de ce printemps. Jusqu’au 26 mai, le centre d’art contemporain Arnolfini, à Bristol, explore la place de la maternité dans la création artistique.

“Acts of Creation : On Art and Motherhood” (“Actes créatifs : sur l’art et la maternité”) est une “célébration des mères artistes”, une ode “à l’horloge biologique et aux seins en lactation”, résume en titre The Guardian. L’exposition, collective, interroge non seulement la possibilité pour les artistes femmes, une fois qu’elles sont mères de famille, d’être reconnues comme des artistes à part entière, mais aussi les représentations qui peuvent être données “des plaisirs, douleurs, espoirs et angoisses de la maternité”, détaille The Independent dans un autre article.

Lever le voile sur un tabou

“Janine Antoni, 2038” (2000). Une œuvre de l’artistes américaine Janine Antoni.
“Janine Antoni, 2038” (2000). Une œuvre de l’artistes américaine Janine Antoni. © Janine Antoni/Courtesy of the artist and Luhring Augustine, New York

La commissaire de l’exposition, Hettie Judah, également critique d’art, avait constaté qu’il existait des expositions sur la maternité comme sujet artistique, d’autres sur l’art produit par les mères, mais aucune qui n’entremêlait ces deux approches pour aborder “la maternité à la fois comme expérience et comme moteur de création”, explique The Guardian. Elle a donc réuni une centaine d’œuvres, réalisées par des artistes de plusieurs générations, incluant entre autres Paula Rego, Valie Export, Tracey Emin, Celia Paul, Janine Antoni, Lea Cetera ou encore Caroline Walker.

“Je pense que les visiteurs, et en particulier les mères, éprouveront comme moi la sensation de voir un voile se lever sur quelque chose qui était jusque-là invisible, qu’ils regardent les dessins que Ghislaine Howard a exécutés au fusain de ses vergetures, la peinture de Camille Henrot représentant une femme nue en train de tirer son lait, ou les images que Catherine Elwes a tournées en plan rapproché de ses seins pleins de lait”, écrit Rhiannon Lucy Cosslett, la journaliste du Guardian.

L’exposition aborde aussi d’autres sujets plus sensibles, voire douloureux : la difficulté à procréer, l’avortement, les fausses couches, les naissances prématurées. Toutes les artistes exposées ne sont pas mères, mais elles se sont posé la question d’enfanter. Le propos va aussi au-delà de l’accouchement et des premiers jours du nourrisson, pour englober les soins que requiert un enfant jusqu’à son entrée dans l’âge adulte.

Une nouvelle génération d’artistes

“Bottles and Pumps” (2022). La Britannique Caroline Walker renouvelle le genre de la nature morte en représentant les biberons et les tire-lait de sa belle-sœur.
“Bottles and Pumps” (2022). La Britannique Caroline Walker renouvelle le genre de la nature morte en représentant les biberons et les tire-lait de sa belle-sœur. Courtesy the artist

“Pourquoi le monde de l’art déteste-t-il les mères ?” s’interroge dans The Daily Telegraph la chroniqueuse Suzanne Moore, habituée à écrire sur la condition féminine. Le carcan patriarcal n’explique pas à lui seul le tabou. Interrogée sur le sujet par le Guardian, Hettie Judah fait valoir que l’effacement de la maternité dans l’histoire de l’art est aussi venu, dans une moindre mesure, des femmes. Car pour les historiennes féministes, “la vie de famille était perçue comme un piège” et, par conséquent, le travail des artistes mères difficilement pris en compte.

Mais heureusement, complète The Independent, cela change depuis quelques années, avec l’irruption d’une nouvelle génération d’artistes. Tala Madani, Camille Henrot ou Caroline Walker (toutes présentes dans l’exposition) connaissent un grand succès en s’appropriant la maternité comme sujet d’inspiration.

Aucune d’entre elles ne serait sans doute prête à déclarer, comme Tracey Emin en son temps, pleine de bravache : “Bien sûr, il y en a qui arrivent à être de grands artistes et à avoir des enfants. On les appelle des hommes.” Et leur irruption sur le devant de la scène “nous permet de voir des représentations authentiques et brutes”, ni idéalisées ni éthérées, de l’expérience maternelle, se réjouit The Independent.


L’exposition “Acts of Creation : On Art and Motherhood” est à voir au centre Arnolfini, à Bristol, jusqu’au 26 mai. Elle doit ensuite tourner au Royaume-Uni : au Midlands Arts Centre (MAC) de Birmingham (22 juin au 29 septembre 2024), au Millennium Gallery de Sheffield (24 octobre 2024 au 21 janvier 2025) puis au Dundee Contemporary Arts à Dundee (printemps 2025, dates à confirmer).



Source link

Donnez une note

Les opinions du lecteur

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


15 + trois =