Justice. À La Haye, Israël se défend de l’accusation “malveillante” de génocide à Gaza

“Menteur ! Menteur !” scandaient des spectateurs brandissant des drapeaux palestiniens. Ils se trouvaient à l’extérieur du siège de la Cour internationale de justice (CIJ), à La Haye, aux Pays-Bas, où ils regardaient les débats sur écran, et suivaient les arguments avancés par la défense d’Israël, rapporte l’envoyé spécial du Guardian. Vendredi 12 janvier, l’État hébreu s’est défendu des accusations de génocide dans la bande de Gaza, présentées la veille par l’Afrique du Sud devant la plus haute juridiction des Nations unies.

Et ce, notamment en retournant la charge contre le Hamas, responsable des attaques sanglantes du 7 octobre qui ont fait quelque 1 200 morts sur le sol israélien. “Il ne saurait y avoir une accusation plus fausse ou plus malveillante que l’accusation de génocide contre Israël”, a déclaré Tal Backer, conseiller juridique du ministère israélien des Affaires étrangères.

Dans son argumentaire, ce dernier a accusé l’équipe sud-africaine d’avoir présenté la veille “un tableau factuel et juridique totalement dénaturé” des événements, et a décrit le massacre du 7 octobre “en termes explicites, incluant des détails sur les viols et les mutilations”, rapporte The Guardian. Pour Backer :

“S’il y a eu des actes de génocide, ils ont été perpétrés contre Israël.”

“Aucune intention génocidaire”

À Gaza, a-t-il poursuivi, une grande partie des morts et de la destruction est directement et indirectement imputable au mouvement islamiste palestinien, citant notamment le fait que ce dernier a utilisé “des écoles et des hôpitaux à des fins militaires”.

Pour sa part, le juriste britannique Malcolm Shaw, qui assurait également la défense d’Israël, a martelé qu’“un examen attentif de la politique et des décisions officielles depuis le 7 octobre ne révélerait aucune intention génocidaire” de la part des responsables israéliens, dont Benyamin Nétanyahou. Les requérants sud-africains avaient mis en avant des propos du Premier ministre israélien faisant référence au peuple amalécite, grand ennemi des Hébreux que le roi Saül a vaincu sur ordre de Dieu, selon la Bible.

Pour conclure, les avocats d’Israël ont expliqué que les mesures provisoires demandées par l’Afrique du Sud – comme l’arrêt de l’offensive militaire – devaient être rejetées, car elles profiteraient au Hamas. Sur ces mesures, la CIJ pourrait se prononcer dans quelques semaines ; mais il pourrait falloir des mois, voire des années, pour que le jugement sur le fond – sur la commission ou non d’un génocide – soit prononcé.