La presse haïtienne n’a jamais été aussi victime en si peu de temps.

La presse haïtienne n’a jamais été aussi victime en si peu de temps.

Les médias haïtiens n’ont jamais subi une vague de vandalisme aussi dévastatrice que celle que traverse aujourd’hui le pays. Du quotidien Le Nouvelliste aux stations de Radio Mélodie et Radio Télévision Caraïbes (RTVC), chaque attaque semble destinée à effacer un pan essentiel de l’histoire nationale et à étouffer la liberté d’expression.

Dans la nuit du 12 au 13 mars 2025, les locaux historiques de la RTVC, situés à la rue Chavannes à Port-au-Prince, ont été incendiés par des groupes armés. Ce sinistre événement, qui a ravagé des archives précieuses et des équipements essentiels, marque l’un des épisodes les plus sombres jamais enregistrés dans le paysage médiatique haïtien. Parallèlement, la Radio Mélodie, implantée à la rue Capois, a subi d’importantes destructions ; de nombreux matériels y ont été endommagés voire pillés, illustrant la même volonté d’intimider et de museler les organes de presse.

Il convient également de rappeler que, dès avril 2024, les locaux du quotidien Le Nouvelliste, le plus ancien journal du pays, avaient déjà été vandalisés et pillés par des individus armés. Ces attaques successives témoignent d’une stratégie délibérée de groupes criminels pour instaurer un climat de terreur, dans le but de favoriser leurs ambitions et d’empêcher tout exercice libre de la presse.

Face à cette escalade de violence, le réseau des journalistes culturels haïtiens, représenté par son responsable James Fleurissaint, n’a pas hésité à lever la voix. « Aucun être humain, encore moins un Haïtien, ne peut se taire devant la brutalité de ces actes visant à réduire au silence ceux qui œuvrent pour informer la population », a-t-il affirmé.

Dans ce contexte alarmant, il est urgent d’appeler à une mobilisation internationale pour protéger la liberté de la presse et les droits humains en Haïti. Des organismes tels que Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR) et l’UNESCO doivent intervenir sans délai pour mettre fin à ces exactions et garantir la sécurité des journalistes. Seule une réponse concertée à l’échelle mondiale pourra contribuer à restaurer la confiance dans les médias haïtiens et à préserver la mémoire collective de la nation.

Les médias sont les gardiens de la démocratie et du droit à l’information. Il est désormais impératif que la communauté internationale se mobilise pour soutenir les professionnels de l’information haïtiens et lutter contre l’impunité qui permet à ces violences de perdurer.

Reseau de Jounalistes Culturels haïtiens

La presse haïtienne n'a jamais été aussi victime en si peu de temps.
Pour que le vodou habite le monde.

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