« Je sais que j’ai abîmé mon corps »
A la Coupe du monde 2014, c’est un ballon reçu sur la tempe lors du huitième de finale face au Nigeria qui lui avait valu de terminer la rencontre « en mode pilote automatique ». « Si quelqu’un m’avait parlé à ce moment-là, je ne sais même pas si j’aurais été capable de répondre. Je ne me souviens pas du match après ce choc », a-t-il expliqué. Les conséquences s’étaient vite fait sentir. « Je n’étais pas dans mon état normal et donc j’ai été pris en charge. Je ressentais une fatigue oculaire. J’avais perdu du poids parce que j’étais déshydraté, je n’étais pas en forme. Après, je n’allais pas rater un quart de finale de Coupe du monde parce que j’étais un peu fatigué », a-t-il soufflé.
Et le natif de Lille de s’interroger. « Ce qu’on ne saura jamais, c’est ce qui se serait passé si j’avais repris un impact au niveau de la tête. Quand tu sais que les commotions à répétition ont potentiellement un effet mortel, tu te dis que ça peut très mal tourner, a-t-il renchéri. À l’époque, je n’étais pas père de famille, mais aujourd’hui, à 30 ans et avec trois enfants, je réfléchis différemment. »
Son regard a depuis évolué. « Mon fils de 7 ans joue au football, et je lui conseille de ne pas faire de têtes. Pour moi, c’est essentiel », a-t-il expliqué, ajoutant: « Personnellement, je ne sais pas si je vivrai jusqu’à 100 ans, mais je sais que j’ai abîmé mon corps. Il faut que les dangers du jeu de tête soient inculqués sur tous les terrains de foot amateur et chez les jeunes.»