Haïti : Trois Médias Attaqués, une Nouvelle Flambée de Violence à Port-au-Prince.

Haïti : Trois Médias Attaqués, une Nouvelle Flambée de Violence à Port-au-Prince

Port-au-Prince, Haïti – mars 2025 – La violence continue de ravager Port-au-Prince , la capitale haïtienne, où plusieurs médias ont été la cible d’attaques brutales dans l’espace de quelques jours. Telepluriel , une chaîne de télévision haïtienne, a annoncé dimanche que ses locaux avaient été attaqués, pillés, puis incendiés dans la nuit de samedi à dimanche. Cette attaque survient quelques jours après que Mélodie FM et Radio-Télévision Caraïbes , deux autres grands noms des médias haïtiens, ont subi le même genre.

Les faits se sont produits dans le contexte d’une escalade de violence à Port-au-Prince, où les gangs armés multiplient leurs attaques, notamment contre des institutions publiques et privées. Telepluriel , une chaîne qui joue un rôle majeur dans l’information haïtienne, a déploré la perte de ses équipements et de son matériel, après avoir été victime de cette attaque dévastatrice. Sur son site internet, la chaîne a précisé que ses locaux avaient été « vidés de ses équipements », avant que ceux-ci ne soient incendiés.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Mélodie FM et Radio-Télévision Caraïbes , deux médias emblématiques de la presse haïtienne, ont également été attaqués et incendiés dans le centre-ville de Port-au-Prince. Plusieurs journalistes présents sur place ont confirmé ces attaques à l’AFP, soulignant la violence de l’assaut mené par des groupes armés.

Une atteinte grave à la liberté d’expression

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a répondu fermement à l’attaque de Radio-Télévision Caraïbes , un pilier de l’information en Haïti. Sur les réseaux sociaux, il a qualifié cet acte de « violence des gangs armés » et a dénoncé l’incendie des locaux comme étant « un acte ignoble » et une grave atteinte à la liberté d’expression, durablement acquise par le pays. « L’incendie de ses locaux par ces criminels est un acte ignoble, une atteinte grave à la liberté d’expression, acquise au prix de grands sacrifices », a-t-il ajouté, en exprimant son soutien à ces médias.

L’ Association nationale des médias haïtiens (ANMH) a également condamné ces attaques, qualifiant l’incident de « condamnable sans réserve » et soulignant qu’il reflétait la continuité du « chaos ambiant » qui s’évitait dans le pays. Dans son communiqué, l’ANMH a insisté sur l’importance de la liberté de presse dans une société démocratique et a demandé des mesures urgentes pour protéger les journalistes et les structures médiatiques.

Des gangs armés sèment la terreur

Les attaques contre les médias s’inscrivent dans un contexte de violence croissante à Port-au-Prince , où des affrontements entre groupes armés rivalisent pour le contrôle de nouveaux quartiers. Ces derniers, qui avaient jusque-là épargné certains secteurs de la capitale, étendent leur influence en multipliant les attaques, créant un climat de terreur parmi la population.

Le pays fait face à une insécurité grandiose, alimentée par des gangs qui sèment la violence et l’impunité depuis plusieurs années. En décembre dernier, deux journalistes et un policier avaient perdu la vie dans une fusillade engagée par des gangs. Ces événements récents soulignent l’intensification du conflit et l’impasse dans laquelle se trouve le pays, où les autorités peinent à restaurer l’ordre et à protéger les citoyens.

Le besoin urgent de sécurité et de justice

Le climat de violence dans lequel vivent les Haïtiens continue de se détériorer, affectant non seulement la population civile, mais aussi les institutions qui sont censées protéger et informer la société. Les médias, souvent déjà sous pression, se trouvent aujourd’hui pris pour cibles, ajoutant une nouvelle couche d’incertitude pour l’avenir de la liberté d’expression en Haïti.

Les appels à la protection des journalistes et des organes de presse se multiplient, mais le défi reste immense. Tant que la violence des gangs ne sera pas maîtrisée, la population et les professionnels des médias continueront d’évoluer dans un climat d’insécurité généralisée, menaçant gravement la stabilité du pays et de ses institutions démocratiques.

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